La Salle des Profs

Des ressources pédagogiques et pratiques

Évaluation et ajustement des interventions

La brochure

L’évaluation et les ajustements des interventions est un des 6 principes de la pyramide de prise en charge des difficultés.

Ces 6 principes sont détaillés dans les pages 5 à 8 de la brochure.

 

De quoi s’agit-il ?

 

La prise en charge des difficultés et des troubles est plus efficiente si elle se déploie dans une approche progressive et sélective (principe n°4 de la Pyramide de prise en charge des difficultés)

En effet…

  • Sortir la grosse artillerie et les grands moyens du premier coup ne constitue pas une approche  efficiente. C’est pourquoi la pyramide propose L’approche évolutive. Les mesures d’aide individuelle sont introduites en petites quantités, avec évaluation et régulation (la boucle de régulation de la pyramide). Leur nombre et leur intensité sont ajustés progressivement selon les besoins identifiés, en fonction de la façon dont l’élève réagit et dont les effets sur les apprentissages sont ou non constatés
  • Individualiser pour 100 % des élèves, ce n’est ni réaliste, ni nécessaire ! Pour donner un ordre de grandeur, le modèle prévoit que cela concerne 10 à 15 % des élèves environ à l’échelle du système dans l’enseignement ordinaire (soit entre 2 et 4 élèves dans une classe de 254 ), tandis qu’environ 4 % des élèves sont pris en charge en enseignement spécialisé. Autrement dit, pour environ 80 % des
    élèves du système, l’approche générale et préventive est suffisante.
  • Cette progressivité se traduit aussi par une logique cumulative des différents étages de la pyramide. L’étage supérieur ne remplace pas le(s) étage(s) inférieur(s), mais vient s’ajouter à ce qui est déjà mis en place. Ainsi, si des mesures personnalisées d’aide pédagogique s’avèrent insuffisantes pour répondre à des besoins spécifiques, des aménagements raisonnables peuvent venir les enrichir, mais certaines mesures antérieures seront maintenues si elles donnent déjà des effets positifs.
  • Cela signifie aussi que l’on n’attend pas un diagnostic officiel pour déjà mettre en place des mesures d’aide ciblées sur les difficultés d’un élève en souffrance.
  • Dans certaines situations de handicap sévère ou multiple, il se peut que des besoins de prise en charge individualisée et d’adaptations précoces soient identifiés très tôt et que la progressivité soit préjudiciable à l’enfant. La mise en place précoce d’aménagements raisonnables ou le recours à l’enseignement spécialisé sont alors parfois nécessaires sans passer par les étages précédents de la pyramide. Le bon développement de l’enfant doit rester le critère déterminant ; la pyramide ne doit pas devenir une procédure rigide appliquée de façon aveugle.

En matière d’apprentissage et d’enseignement, la baguette magique n’existe pas, la recette miracle non plus (principe n°6 de la Pyramide de prise en charge des difficultés)

Si cela existait, cela se saurait…

En réalité, chaque cas est unique : deux élèves avec la même difficulté ou le même diagnostic ne réagiront pas nécessairement de la même façon face à une même mesure d’aide mise en place.

  • C’est pour cela que l’enseignant ne sera jamais remplacé par un ordinateur, et que l’on parle de « l’art d’enseigner ».
  • C’est pour cela aussi que les mesures d’aide devront faire l’objet d’une évaluation et d’une régulation continue, en fonction de la manière dont l’élève y répond.
  • Cela nécessite de se doter d’indicateurs, de grilles d’observation et d’évaluation formative qui permettront d’objectiver les progrès réalisés et de juger de l’impact plus ou moins positif des différentes mesures d’aide mises en place.

« On a essayé une fois, cela ne fonctionne pas ».

 

Attention, afin de pouvoir juger de l’utilité d’une nouvelle mesure mise en place, il est nécessaire de laisser un peu de temps, d’une part pour que l’élève s’y habitue, d’autre part parce que les effets ne sont pas toujours visibles immédiatement.

 

Pour cette raison, le modèle de la pyramide préconise d’appliquer une mesure d’aide au moins pendant 3 semaines de cours (15 jours ouvrables) avant de l’évaluer et de juger de l’opportunité de la maintenir ou d’en essayer une autre.

Et l’enfant dans tout cela?

Deux acteurs méritent d’être associés à l’évaluation et à la régulation du dispositif mis en place, car ils sont concernés au premier plan:

  • L’élève lui-même qui peut décrire ce qu’il trouve facile, difficile, ce qui l’aide, proposer lui-même des aménagements, et être partenaire dans la mise en place et la bonne utilisation des aides afin de surmonter la difficulté.
  • La famille ou le responsable de l’enfant, qui peut apporter un éclairage ou expliciter ce qui fonctionne ou non hors contexte scolaire, et apporter sa pierre à l’édifice en contribuant à la cohérence et à la complémentarité des prises en charge, tout en respectant leur rôle de parents et leur regard qui sera inévitablement différent de celui de l’école.

 

En savoir plus:

Guide d’utilisation de la Pyramide de prise en charge des difficultés proposée par le Direction de l’enseignement fondamental du SeGEC

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